Vêtements Biomimétiques : kesako ?

Des textiles inspirés par la nature, imitant des propriétés telles que l’auto-nettoyage des feuilles de lotus ou la régulation thermique de certains animaux.

Vecteurs de notre style et de notre personnalité, les vêtements protègent notre corps des agressions extérieures depuis le nuit des temps. Aujourd’hui, ils deviennent intelligents

Des pièces récemment inspirées par la nature sont désormais capables d’imiter les propriétés extraordinaires de certains organismes vivants. Ces vêtements biomimétiques sont une formidable source d’innovation. 

Focus sur un domaine de recherche passionnant, prometteur et révolutionnaire ! 

Aux origines du biomimétisme

Vêtements Biomimétiques

Le terme « biomimétisme », du grec bios (vie) et mimesis (imitation), nous vient de l’universitaire et inventeur américain Otto Schmitt. En 1997, il est popularisé par Janine Benyus dans un livre où elle invite à considérer la nature comme modèle et mentor.

Domaine de recherche et d’innovation relativement récent, le biomimétisme s’inspire des principes pourtant ancestraux de l’homme imitant la nature, reposant sur l’idée que celle-ci a su développer au cours de l’évolution des solutions optimales pour s’adapter à son environnement et à ses contraintes.

Ainsi, le velcro, aujourd’hui largement utilisé dans le secteur de la mode, fut inventé en 1948 par Georges de Mestral, inspiré par les fleurs de bardanes restant accrochées au pelage des animaux. 

Il existe de nombreuses approches du biomimétisme selon le niveau d’imitation de la nature. 

L’imitation des formes consiste à reproduire la morphologie ou la géométrie des organismes vivants, comme une aile d’oiseau, une coquille de mollusque ou un nid d’abeille. 

L’imitation des matériaux cherche à imiter la composition ou la structure des tissus biologiques, comme la fibre de soie, la fibre de laine ou la fibre de cellulose. 

L’imitation des processus vise quant à elle à reproduire le fonctionnement ou l’interaction des systèmes biologiques, comme la photosynthèse, la respiration ou la communication.

D’autres exemples de vêtements biomimétiques sont apparus plus récemment.

Des vêtements qui changent de couleur

biomimétisme vêtements
@Pinterest

Ce n’est un secret pour personne, les caméléons peuvent modifier leur couleur, mais savez-vous comment ? Ils sont pourvus de cellules pigmentaires qui, en se contractant ou en se relâchant, sont capables de réfléchir différentes longueurs d’onde de lumière. En s’inspirant de ce mécanisme, des chercheurs ont mis au point un tissu pouvant changer de couleur grâce à des microcapsules remplies de pigments thermochromiques. La teinte de ces derniers varie en fonction de la chaleur, permettant ainsi au tissu de s’adapter à la température ambiante ou corporelle. 

défilé Anrealage
@Elle

Le 28 février dernier, le défilé Anrealage de la Fashion Week de Paris a ébloui le public grâce à une scénographie spectaculaire. Tandis que résonnait le Boléro de Ravel et que des lampes UV les balayaient de haut en bas, les mannequins habillés de beige, se paraient soudainement de motifs et de couleurs éclatantes. 

Un tissu anti-tâche 

Les feuilles de lotus sont connues pour leur capacité à rester propres et sèches, même dans des environnements les plus marécageux. La présence de microstructures et de nanostructures à la surface des feuilles empêche l’eau et la saleté de s’y accrocher, en formant des gouttelettes sphériques. En utilisant ce principe, des chercheurs ont développé un tissu possédant les mêmes propriétés. Ce dernier pourrait avoir des applications importantes dans le domaine du textile, de l’hygiène ou de la protection.

Un textile qui régule la chaleur

Grâce à leur épaisse fourrure, les ours polaires sont capables de survivre dans des conditions de froid extrêmes. Leur pelage, composé d’étonnants poils creux, est en effet capable d’emprisonner l’air chaud et de réfléchir les rayons infrarouges. Forts de ce constat, des scientifiques sont parvenus à concevoir un tissu régulateur de chaleur en utilisant des fibres creuses remplies de gaz, permettant ainsi de maintenir une température constante. Cette fibre pourrait révolutionner le domaine du sport, de la santé ou de l’habitat.

Des vêtements impossibles à déchirer 

La structure rigide et flexible des écailles des poissons est une véritable armure. Capable de les protéger des blessures et de certains prédateurs, leur résistance est due à la présence de couches de collagène et de minéraux, se déformant et se répartissant sous l’effet de la pression. En s’inspirant de cette étonnante anatomie et en la remplaçant par des couches de polymères et de céramiques, les chercheurs ont mis au point un tissu résistant aux coupures et aux perforations. Tout en étant léger et confortable, celui-ci offre une protection optimale qui pourrait se révéler d’une grande utilité dans le domaine de la sécurité, de la défense ou de l’industrie.

Un textile luminescent

Le textile luminescent reproduit le phénomène de bioluminescence observé chez certaines bactéries marines. Celles-ci sont capables de produire de la lumière grâce à une réaction enzymatique complexe qui a pu être reproduite en laboratoire. Mis en contact avec le substrat approprié, ce tissu est capable d’émettre de la lumière et pourrait ainsi se révéler d’une efficacité redoutable dans l’univers de la sécurité ou de la création d’effets esthétiques.

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